Entreprenariat Culturel, Artistique et Créatif
La Fondation Moubadara pour les Jeunes et l’Entreprenariat – FMJE - pionnière du rapprochement de l’entreprise et de la culture investit dans la promotion et l’accompagnement de l’entreprenariat des jeunes depuis plus de plus de 20 ans
Avec l’avènement de la société de communication et de loisirs l’entreprenariat culturel et artistique représente un nouveau champ d’investigation et d’action pour l’entreprenariat culturel et artistique car la nouvelle économie est axée sur la culture, le loisir et la création.
Au Maroc l’exploration de cette piste de l’entreprenariat culturel et artistique répond à plusieurs défis et apporte à plusieurs solutions que ce soit sur le plan national ou territorial.
Enjeux de l’Entreprenariat Culturel, Artistique et Créatif :
En effet, dans un pays jeune comme le Maroc la question de l’emploi et de l’entreprenariat des jeunes est centrale pour explorer de nouvelles pistes en mesure de canaliser positivement les énergies créatives pour créer une valeur ajoutée pour le développement durable et l’investissement responsable dans le patrimoine culturel et artistique marocain particulièrement riche et varié.
L’encouragement et l’accompagnement de l’entreprenariat culturel, artistique et créatif répond à plusieurs objectifs :
- Libérer le potentiel des jeunes créateurs et des artistes.
- Innover de nouveaux créneaux de création d’entreprise.
- Valoriser les talents et les créateurs locaux des territoires.
- Capitaliser le patrimoine comme vecteur de développement.
- Stimuler les comportements d’ouverture et de tolérance.
- Lutter contre toutes formes de violence et de terrorisme.
- Optimiser la dynamique d’échanges culturels et artistiques.
Au regard des compétences de formation, d’emploi et de développement dévolues aux régions d’une part, et de la variété du patrimoine culturel, artistique, urbanistique et architecturale des douze régions marocaines, il faut déployer une offre stratégique de l’animation culturelle, artistique et créative en mesure de dynamiser l’économie évènementielles des territoires et des régions.
Potentiel de l’Entreprenariat Culturel, Artistique et Créatif :
C’est pourquoi il faut savoir structurer sur le plan régional l’entreprenariat des industries culturelles, artistiques et créatives par la mise en place d’un écosystème favorable à l’émergence et au mécénat des talents et le lancement des clusters de création culturelle et artistique. Ces clusters seront des locomotives de développement durable des territoires et des régions et donneront lieu le cas échéant à l’émergence de filières d’excellence des industries de loisirs et des pôles de compétitivité et d’attractivité culturelle et artistique.
Aujourd’hui, il y’a plus de 5 millions d’unités de production informelles au Maroc dont un grand nombre opèrent de manière déstructurée et aléatoire dans les industries culturelles, audiovisuelles et artistiques. Ces structures informelles ne bénéficiant d’aucune aide financière et d’aucun accompagnement méthodologique voient leur créativité se ternir et leurs efforts s’épuiser dans l’indifférence qui tue.
L’Entreprenariat Culturel, Artistique et Créatif Rempart Contre la Violence :
Par ailleurs, les reculs de l’éducation, de la culture, des arts créatifs ou audiovisuels, la démission de la société civile, l’oisiveté et le désespoir dans certains milieux de la société marocaine laissent le champ libre pour les théoriciens de l’intolérance et de la mort, et donnent lieu aux comportements de violence et de destruction et au foisonnement des idéologies d’extrémisme et d’exclusion.
Cette violence dégénère dans l’explosion du terrorisme, et elle reflète les signes d’un malaise identitaire profond dans le rapport à soi et à l’autre.
Et au lieu que la qualité de vie sociale, culturelle et entrepreneuriale favorise l’épanouissement individuel, le génie collectif la tolérance, l’humanisme, l’initiative, la créativité et la responsabilité, le dégout de vie et le désespoir attisent la fatalité, la haine, la jalousie, le conflit et la destruction.
Le prix à payer pour ces graves dysfonctionnements est très élevé puisqu’il impacte négativement la productivité interne et la notoriété externe du Maroc tout entier par la menace permanente qu’ils constituent pour la stabilité, l’attractivité et la compétitivité du pays.
Lutter Contre l’Extrémisme par la Culture, l’Art et la Création :
L’équation est simple sans pour autant être simpliste, si on veut lutter contre la violence urbaine et le terrorisme potentiel, il faut encourager les arts et la culture pour policer les mœurs et éduquer le citoyen et stimuler ses talents et canaliser ses pulsions vers plus d’innovation et de création.
Et face à la prépondérance tendancieuse des clichés d’intolérance attribuée à l’Islam, il s’agit de mettre en valeur le côté humaniste de l’Islam tolérant protecteur des arts et cultures, promoteur du dialogues des civilisations et des valeurs d’ouverture et de tolérance, et défendeur de science et de beauté et détracteur de vulgarité et d’ignorance, et de rappeler des contributions majeures de l’Islam aux valeurs de diversité et d’universalité.
A cet effet, il faut rendre hommage aux initiatives de la Rabita des oulémas et l’associer à la promotion de l’art et la culture responsable qui respecte l’identité marocaine et qui ne plonge pas dans la provocation, la vulgarité et l’obscénité qui détruisent les valeurs de la société.
Renouer Avec l’Islam Humaniste des Lumières Ouvert et Tolérant :
Il convient et rappeler au souvenir de l’humanité les érudits, les savants et les artistes musulmans humanistes et polyvalents qui ont contribué à la renaissance et aux lumières de l’Europe et de l’humanité un peu vite oubliés pour laisser libre court à une image négative injustement collé à l’Islam et aux musulmans qui arrangent les stratagèmes ambiants des idéologies d’exclusion, de xénophobie et d’islamophobie.
La renaissance des arts et des cultures à travers l’entreprenariat est la meilleure réponse à tous les nihilistes, aux pessimistes et terroristes de tous bords.
Gérer les Défis de l’Emploi, de la Formation et de l’Innovation Territoriale :
Face aux multiples défis culturels, structurels, organisationnels et sécuritaires de la modernité, l’émergence de la société de la connaissance, l’économie numérique et des loisirs, l’universalité des échanges et la globalisation des marchés, il faut faire de l’industrie culturelle et artistique un enjeu stratégique de transformation positive de la société sans pour autant tronquer son identité et son authenticité.
Et regard des défis d’emploi, de formation et d’entreprenariat des jeunes au niveau des régions, la promotion de la filière culturelle et artistique constitue un réservoir de talents pour l’auto-emploi et la création des TPE et des PME.
C’est pourquoi la Fondation Moubadara s’engage pour promouvoir l’entreprenariat artistique et culturel et proposent un accompagnement méthodologique qualifié pour apporter l’assistance technique nécessaire à tous les stades de réflexion, de création, de structuration, de financement, de promotion, d’animation et de sponsoring de l’entreprise artistique et culturelle.
Quelles sont les spécificités de TPE-PME culturelles, artistiques ou créatives ? :
En France, la TPE-PMI culturelle est un modèle économique mixte relevant à la fois de l’intérêt général et de l’initiative privée, souvent elle est gérée par un associé unique et compte 3 à 4 salariés en moyenne, sont polyvalents avec une faible spécialisation des tâches.
Les secteurs de ce genre de TPE-PME culturelles et créatives couvrent les arts visuels, les arts plastiques, la publicité et la communication, la télévision, la radio, la presse, la musique, le spectacle vivant, l’édition du livre et les jeux vidéos.
Le poids du secteur culturel et créatif en France représente 1,3 millions d’emplois directs et indirects qui génèrent 57,8 milliards d’euros par an.
Perspectives de l’Entreprenariat Culturel et Artistique au Maroc :
Au Maroc, le secteur culturel, artistique et créatif peut devenir un catalyseur de développement régional impliquant des acteurs partenariaux et des réseaux de financements de proximité pour financer l’amorçage des entreprises culturelles et artistiques.
La plupart des entrepreneurs culturels sont autodidactes qui ont développé leur projet autour d’une idée et non pas nécessairement d’un modèle entrepreunarial et dont l’objectif est aussi bien la création de richesse que la diffusion de valeurs humanistes, esthétiques, artistiques, idéologiques, pratiques, éthiques ou d’expression de diversité. Ces auto-entrepreneurs pour réussir et avancer doivent acquérir les connaissances indispensables d’organisation et de gestion de l’entreprise.
C’est pourquoi, il convient de décliner de manière intelligente et concertée les politiques publiques culturelles et artistiques nationales sur le plan local et régional, et faire du soutien du secteur artistique et culturel un enjeu central du développement durable du territoire.
Enjeux Economiques de l’Entreprenariat Culturel et Artistique Régional :
L’entreprise culturelle est un atout majeur pour le rayonnement des territoires puisqu’elles remplissent des missions d’intérêt général d’épanouissement, d’éducation et de promotion des citoyens.
Elle peut accompagner les mutations de la société, promouvoir le patrimoine et disséminer les spécificités identitaires et les valeurs propre à chaque territoire et contribuer à son attractivité en attirant des talents et en suscitant la curiosité des visiteurs et des touristes intéressés par l’évènementiel artistique, l’animation culturelle et le patrimoine spécifique à chacune des douze régions du Maroc.
Cet entreprenariat artistique, culturel et créatif stimule une dynamique économique majeure et des retombées financières pour l’ensemble du territoire dans les secteurs des transports, de l’hôtellerie et de la restauration.
Et il convient par conséquent de créer un écosystème favorable à l’entreprenariat culturel et artistique en cooptant les jeunes talents promoteurs et en faisant du mécénat un outil de concrétisation de la responsabilité économique, sociale et citoyenne de l’entreprise.
Cet écosystème qui fédère les apports des collectivités territoriales, des entreprises, des universités et des fondations culturelles des grands groupes serait un laboratoire de l’innovation social et artistique qui va contribuer à l’émergence d’une génération positive et créative et contrecarrer le discours radical.
Potentiel d’Innovation des Entreprises Culturelles et Artistiques :
Les entreprises culturelles et créatives innovent sur plusieurs plans organisationnels, technologiques, sociaux, communautaires, et utilisent naturellement des processus collaboratifs et participatifs pour stimuler l’intelligence collective et ainsi générer des innovations qu’ils intègrent à leur création et les rendent ainsi accessibles au grand public.
En effet, les industries culturelles et créatives par leur pluridisciplinarité et leur transversalité sont affectées par les nouvelles technologies, notamment numériques, et doivent repenser leur modèle d’entreprise Et pour faciliter l’efficacité de l’entreprenariat culturel et artistique, il faut procéder à des groupements coopératifs d’entrepreneurs culturels et artistiques qui sont partie intégrantes des partenaires du développement du territoire en contribuant la création de la valeur esthétique et éthique, en s’investissant à l’aménagement artistique, culturel et évènementiel du territoire en tenant compte de ses spécificités patrimoniales et architecturales.
La Coopération Territoriale autour de l’Entreprenariat Culturel et Artistique :
L’entreprenariat artistique, créatif et culturel est pourvoyeur d’un nouveau modèle organisationnel de la coopération territoriale autour de l’innovation socio-culturelle ce qui n’exclut pas une compétition saine entre les acteurs publics et privés pour renforcer le maillage socioculturelle du territoire.
Les projets de coopération peuvent revêtir des formes très distinctes pour faire combiner des savoir-faire divers et générer des complémentarités partenariales entre plusieurs acteurs qui agissent chacun dans son domaine sur divers plans et leviers démographique, sociologique, urbain, culturel et/ou stratégique.
Quelques suggestions pour qualifier l’entreprenariat culturel artistique ou créatif :
Voici quelques recommandations inspirées de l’expérience entrepreneuriale culturelle et artistique française qui peut inspirer le Maroc tout en tenant compte des spécificités et des contraintes propres à chaque pays.
Parmi ces recommandations, il convient d’adapter au Maroc ce qui suit :
Parmi ces recommandations, il convient d’adapter au Maroc ce qui suit :
1 -Reconnaître la culture comme une ressource transversale pour le territoire : économie, social, sociétal, tourisme, rayonnement, urbanisme, et export du territoire
2- Identifier le poids économique de la culture et la considérer comme un outil de développement économique.
3- Requalifier la relation entre élus, acteurs publics, privés et habitants en réaffirmant la mission d’intérêt général portée par les entreprises culturelles et créatives ; favoriser la concertation à tous les niveaux.
4- Soutenir les processus de coopération et de regroupement entre les entreprises culturelles et créatives ; flécher le financement de ces regroupements sur la ligne du développement économique.
5- Créer un dispositif de soutien à l’export intégrant la mobilité des acteurs culturels et créatifs.
6- Favoriser de nouveaux modes de partenariats avec le monde économique classique en créant des espaces et des temps de rencontres entre acteurs.
7- Considérer les mutations sociales, sociétales, technologiques et économiques en renforçant la capacité de la filière culturelle et créative à innover et à expérimenter.
8- Créer un observatoire de l’entrepreneuriat culturel et créatif pour analyser les enjeux propres à la région, détecter les besoins et anticiper les évolutions nécessaires.
9- Proposer des dispositifs de soutien adaptés au secteur (compétences, export, fond d’investissement, reprise-transmission, etc.).
10- Adapter les financements dédiés à la Recherche et Développement à la filière culturelle et créative, en considérant les notions de création et d’innovation sociale comme des investissements immatériels.
11- Encourager les partenariats entre les entreprises culturelles et créatives, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche et les acteurs privés pour générer de nouvelles innovations sur le territoire.
12- Favoriser le développement économique de la filière en accompagnant la professionnalisation des entrepreneurs culturels et créatifs.
13- Penser les entreprises culturelles et créatives comme des écosystèmes à structurer.
14- S’appuyer sur les dispositifs et organismes d’accompagnement existants en créant un guichet unique pour les entrepreneurs culturels et créatifs, point d’entrée de la diffusion de l’information et de l’accompagnement.
15- Favoriser une meilleure coopération entre les organismes de gestion sociale (Pôle emploi, Urssaf, Maison des artistes, etc.) pour faciliter l’accès à l’information.
16- Former les porteurs de projets à l’entrepreneuriat dans le cadre de la formation initiale et continue en lien avec les opérateurs des territoires déjà investis dans cette mission.
17- Créer des dispositifs d’incubation de projets et de couveuse d’entreprises pour éviter la fuite des talents et sécuriser les parcours des entrepreneurs. 18- Développer une mission d’accompagnement spécifique aux artistes émergents pour renforcer les compétences techniques, les connaissances du secteur et les liens avec les lieux de diffusion du territoire.
Ces propositions peuvent être débattues et enrichies lors des Assises de l’Entreprenariat Culturel et Artistique qui peut bénéficier du soutien du ministère de la culture, du ministère de l’économie et des finances, du ministère de la jeunesse et des sports et du ministère de l’éducation et des fondations culturelles et des organismes concernés par l’entreprenariat, notamment l’INDH, Maroc PME, l’ANAPEC, CRI, OFPPT, BANQUES, et les agences de développement régional.